vendredi 19 septembre 2014

The Sun goes Down


The Sun goes Down...

 
Le soleil s'est couché dans un silence de plomb, projetant ses ultimes rayons comme un adieu solitaire sans la moindre plainte.
Dernier regard sur un monde en désolation, déshumanisé, stéréotypé sans la moindre aspérité autorisée.
Univers cloîtré aux murs délabrés, tachés de mousse agonisantes, briques de douleur à la dureté cinglante, clous rouillés par le sel des larmes séchées.
Décomposition des sentiments dans de cruels souvenirs au passé aliénant, perception troublée de ses sens encore trop fragiles et subtiles.
Cauchemar étouffant où la vie n'a plus aucun intérêt, sans but, ni lendemain prometteur, comme une funeste logique implacable et nauséabonde.
Regarder tomber les remparts chétifs trop hâtivement érigés par ses humains aux aspirations sans saveur et sans la moindre compassion.
Individualisme forcené, proxénète d'une existence en sursis, menant vers les ténèbres de la solitude quand tout s'écroulera avec fracas.
Il sera temps alors de partir, lâchement, honteusement sans aucune compréhension, juste avec cette rage aphone et ses regrets assommants.
Je traverse la nuit sans aucun message, sans aucune pitié ni haine dans mon regard, simple badaud de ces instants critiques impalpables.
Il sera toujours temps de donner un sens à tout cela quand la lumière ne viendra plus déchirer l'obscurité ambiante et que tout se finira.
Poursuivre son chemin en ne gardant à l'esprit qu'au bout du voyage il ni a rien, tout est là entre nos doigts tremblants et engourdis.
Continuer à avancer, s'immoler de passion et d'amour tant que le cœur et l'âme semblent être aimanter par le regard de l'autre.
Tant que le désir parviendra à repousser l'aube un peu plus, tant que les muscles qui animent le corps pourront se tendre une fois de plus.

Il est toujours temps de mourir, aujourd'hui ou demain, cela n'a aucune importance, seule compte ce que nous emmenons de l'autre côté.

mercredi 5 septembre 2012

Printemps



Quand le printemps aux lueurs timides s'en revient, s'extirpant de son long sommeil cotonneux, il illumine d'une pâleur hésitante les nouvelles aubes naissantes.

Doucement, d'un balbutiement craintif, il panse les gerçures d'un passé trop récent, étalant, modelant des jours meilleurs encore éloignés du rêve et de l'espoir inaccessible.

Sentiment que demain sera un peu moins lourd à supporter, que l'avenir espéré se dissimule derrière cet horizon incertain, qu'il sera doux et apaisant dans la lumière pastel de son aurore.

Renaissance au son d'un soupir ou d'un battement régulier, instant particulier où la célébration des sens se rapproche furtivement du désir et de l'envie cherchant à enflammer l'âme encore saignante.

mercredi 18 janvier 2012

Sombres héros





Comme un grand vide, un vertige sans fin, une absence au silence assourdissant, une brulure qui roule sous la peau, ils laissent la place à d'autres qui ne conjugueront jamais mélancolie et rage dans de Noirs Désirs.

Poètes de la nuit aux regards flamboyants, ils sont là les fous, ceux aux rêves insaisissables et qui se brisent l'âme sur l'aube quotidienne aux mots futiles, aux émois désabusés comme si tout était déjà accomplis, déjà perdu face a la cécité de la réalité.

Compagnons de ces instants lunaires où la vérité semble s'éclipser, quand le doute s'érige en despotique tyran, quand les brulures du passé viennent à craqueler la pâleur de la peau et qu'il ne reste plus aucun repère de l'horizon refuge.

Pesanteur des gestes banals que le rythme frénétique vient déstabiliser, comme une transe passagère, funambule aux pas imprécis et désespérés, tournoyant, ondulant, simple marionnette de dame Destinée, si cruelle et si avide de sanglots.

Pour les écorchés, il ne reste plus qu'un souvenir,  une odeur de souffre, une impression d'hématomes crochus en plein visage, mais qu'il était beau l'instant où le combat offrait ces palpitation amantes, ces promesses de victoire charnelles et affolantes.

Retrouver dans l'amertume, ces sombres héros , l'espace d'une nostalgie à peine perceptible, si intime et fugace, qui dans un regard éperdu, entre deux battement fiévreux ou au plus profond d'un soupir, sera la seule trace de ce séisme dont les fissures défigurent le cœur.

Clore ses paupières pour entendre une dernière fois la plainte de Joey, parcourant ces tombes et frôlant les murs délabrés du cimetière souvenir où, à présent, ils sont  ensevelis sous ces mots et ces proses, brandis autrefois comme un étendard quand le chant de bataille parcourait la scène, s'étendant au-delà des vagues mouvantes de ces âmes affamées en communion avec leurs sombres désirs.



jeudi 13 octobre 2011

Hiver


Quand l'hiver au souffle frissonnant s'en revient, stratifiant le paysage dès l'aube engourdie, embuant les vitres des maisons encore assoupies, le temps semble se ralentir, s'alourdir.
Les sensations s'étiolent aux confins de la mémoire, rouvrant certaines portes closes, d'un rayon blafard et crut faisant la lumière sur de vieilles douleurs aux cicatrices indélébiles de l'âme.
Mélancolie de l'instant indécis, inondant l'esprit de son flux amer jusqu'à déséquilibrer le présent, flamme amante vacillant sous le vent froid et tranchant de ces sentiments tapis dans l'ombre des remords et des regrets.
Le bonheur, l'espoir et l'amour semblent se recroqueviller sous l'impact troublant de ce moment particulier, comme si ces ectoplasmes encombrants pouvaient altérer la réalité, nuire à leurs certitudes.

mardi 12 juillet 2011

My last Call of Ktulu



Quand l'alcool et les toxines consumaient mes veines et mon corps, sur ces tempos je me retrouvais enfin en paix, appaisé, sans corps, ni pudeur, juste une âme morcelée se brisant sur les sols et les paroies de la nuit.
Autre vie, autre univers...
I was a junkie boy babe.

J'avais besoin de sensations, d'aliénation, d'explosions, de déraison pour combler mon manque.
Destructions, déflagrations, attentats amants dans mes chairs affamées et scarifiées, sur ma peau frémissante
Le temps s'effritait, se décomposait, se putréfiait, abimant les tissus filandreux de mon coeur s'ébattant
Comme une tumeur à l'âme, elle gangrènait les sens jusqu'à annihiler toutelueur précise d'un pâle espoir
Sensation vertigineuse d'une chute dans l'abime des regrets aux sanglots silencieux et tenaces
Frénésie virale qui me poussait à bout, dans les dédales d'une autre vie rêvée, fantasmée, volée
Palpitation intense jusqu'à la morsure gout de sang et aux variations incontrolables qui me martelait
Vélocité d'un mouvement imperceptible, d'un battement claustrophobique qui me mettait à genoux, encore et encore.

Déesse amnésie tant désirée qui m'abandonnait quand l'inventaire cruel se dessinait dans mon esprit
Je voyais défiler chaque instant de ma vie comme une giffle cinglante, une cicatrice défigurant mon regard
Chaque seconde précieuse partagée n'était plus qu'un aiguillon s'enfonçant dans les chairs amantes
Chaque regard flamboyant n'était plus qu'une braise consummant la mémoire jusqu'à la folie
Chaque mot réconfort n'était  plus qu'une lame incisant toute compréhension jusqu'aux perpétuels doutes
Je voulais juste m'évader de la chair flasque, de la peau morte, de mon corps enchainé à la réalité
Je n'étais qu'une comète aveugle, aux émotions changeantes et instables jusqu'aux larmes acides
Pénétrant l'atmosphère de ces vies où je finissais ma course effrénée contre ces lèvres assassines.

Quand le silence se faisait, que seul je me retrouvais, il y avait cette mélodie au fond de moi
Comme un souffle désertique et glacial où au loin tonnait et grondait la tempête de rage en fusion
Je me battais pour contenir ces vagues d'amertumes où flottaient ces visages au sourire trahison
Machoire serée, poings fermés, je préférais m'en éloigner, reprenant ma course folle vers le néant
I was a junkie boy babe, avec ce besoin de cette autre illusoire au visage fuyant et qui pouvait me calmer
Il fallait que je meure, ashes to ashes, dust to dust, juste pour me réveiller, me dépasser, me réincarner
Renaitre encore une fois, chat de cimetière au corps de pierre et à l'âme de verre éperdu sous la lune
Tendre mes bras pour saisir cette chance hivernale quand novembre gerçait les lèvres mais enflammait le coeur.

dimanche 22 mai 2011

Lettre à ma mère



Yutz le 22 mai 2011

 
 
 
 
Chère maman,
 

Au milieu de cette nuit solitaire, je t'envoie cette lettre, comme une bouteille à la mer, comme une lueur frémissante d'une aurore boréale, comme une main tendu vers toi, moi ton orphelin.

Déjà sept printemps que tu es partie, déchirant mon cœur, écrasant mon âme par ton absence, par ces souvenirs de vie qui s'évanouissent avec le temps.
Erosion des images même si les sentiments perdurent, apportant trop souvent tristesse et douleur.

Je ne saurais dire pourquoi ton visage et ta voix me semblent plus lointains chaque jour qui passe, chaque nuit où seul je pense à toi et que je retourne vers tes bras amants, aujourd'hui si froid et si peu réconfortant.
Il y a là comme une injustice, une malédiction...

J'ai gardé en moi ces leçons de vie que tu m'as inculqué, ce courage et ces sacrifices que tu me montrais jours après jours, juste pour me préserver, juste pour que plus tard, je puisse parvenir à être heureux, à me sentir apaisé dans le regard de l'autre et rester sur le chemin d'un amour partagé.

J'ai essayé si souvent, appliquant ce que tu m'avais appris, acceptant tant de choses juste parce que j'ai vu dans ton regard tant de tristesse et de force aussi, qu'il me semblait normal qu'aimer sans retour pouvait être une forme d'amour.
Que parfois il fallait accepter de souffrir ou de pleurer caché pour poursuivre une aventure, qu'au fil du temps les choses changeraient et qu'enfin on m'aimerait vraiment.

Je dois t'avouer que je n'ai gardé de ces moments que la brulure de la trahison et de l'amertume des déceptions pour seuls bagages, pour seuls trésors, pour seules compagnes.

Cette sensation tenace qui m'accablait et me persécutait, que probablement les erreurs venaient de moi, que je n'étais pas celui qui pouvait convenir, que l'amour que j'offrais n'avais que trop peu de saveur, n'était pas assez précieux ou intense pour en recevoir assez en retour.
Je n'étais qu'un fils qui n'avait pas bien appris ces leçons ? N'étais-je finalement que ton reflet, la continuation de tes erreurs ou de tes rêves brisés par un ogre d'autrefois ?

J'aurais tant aimé que parfois tu sois encore là, juste pour me murmurer que je n'étais pas toujours le fautif, qu'il y a eu des mauvaises rencontres, des obstinations inutiles et qu'au fond de moi, c'était vraiment un amour pur que je voulais offrir.

Comment rendre heureux l'autre quand les vieux fantômes inquisiteurs sont encore là pour me rappeler ces mots qui trop souvent m'ont blessé ?

Pourquoi ne m'as-tu pas appris à me défendre, à me protéger quand l'amour n'était plus qu'une arme destructrice entre les mains de l'autre ?

Je ne savais qu'aimer comme tu me l'avais appris, en acceptant trop parfois, en pardonnant au bourreau et brûler à jamais les amours passés pour espérer continuer sans trop de cicatrices, trop de plaies béantes.

Je n'ai jamais été le fils parfait, je n'ai jamais été l'ami rêvé, je n'ai jamais été l'amant extraordinaire, mais étais-ce suffisant pour endurer toutes ces cruelles déceptions, pour que trop souvent on ai eu honte de moi ou que l'on m'oublie au bord du chemin.
N'étais-je qu'un passager de la pluie, un simple rêveur aux songes stupides et aux aspirations incompréhensibles ?

Donner sans rien attendre en retour était parfois si difficile, frustrant, apportant le manque et plus tard les regrets, comme si le fait d'espérer d'être aimé en retour était une chose impossible, inconcevable...

Depuis ton départ, ma vie n'a été qu'un vaste champ de désolation, heureusement fleuri par ces amis que tu connaissais et quelques nouveaux qui t'auraient enchanté et par l'amour de ma sœur qui, malgré les heurts et les incompréhensions parfois, m'est toujours si précieux.

Mais l'amour m'a fuit trop souvent, parfois j'ai préféré être lâche en m'enfonçant dans la facilité qui n'était pas ce que j'attendais mais pouvais me servir de mensonge en travestissant l'amour par des passions éphémères.

Sept longues années avant de t'écrire ces quelques lignes, sept ans avant de revenir vers toi, même si chaque jour tu es dans mes pensées...

Je me suis battu tout ce temps simplement pour être heureux, je ne voulais que partager ces émotions qui seuls ne me faisaient que souffrir, mais à chaque fois la déception était au rendez-vous, la solitude également.

Jusqu'à ce dernier automne où tout a changé, tout ce que je croyais perdu à jamais a enfin pris tout sons sens, simplement à travers le regard, le sourire d'une fille comète venant s'écraser sur mon cœur rocher, une fille poussière d'étoile réussissant à faire scintiller mes yeux éteins, une fille déesse à l'âme aux reflets d'espoir.

Il y a peu tu as rencontré cette personne, quelqu'un, qui je le sais, t'aurait énormément plut.
Je sais que tu dois être triste de n'avoir jamais pu la serrer dans tes bras, de rire avec elle aux éclats et ensemble de venir vous moquer amoureusement de moi.
Mais elle aussi ressent ce manque et ces regrets de moments partagés avec toi.

Malgré ton absence, je sais que tu continues à lire dans mon cœur, tu sais à quel point cette fille a changé ma vie, à quel point j'avais cessé de croire en son existence et que j'ai au fond de mon cœur la certitude que c'est elle que j'attendais.

Mais il y a encore en moi tant de plaies et de cicatrices qui défigurent l'amour que je porte en moi, tant de fantômes qui s'agitent quand le doute ou l'incompréhension me surprennent, que j'ai peur d'effrayer, de n'être pas compris et qu'au final je n'apporte pas ce qu'il faudrait, provoquant tôt ou tard ma fuite vers d'autres horizons sombres et solitaires trop connus par le passé.

Je suis resté ton petit garçon avec ses vieux rêves, avec cette façon d'être qui n'est probablement pas la meilleure mais c'est celle que tu m'as apprise.
Je suis juste un peu plus seul parfois, avec certaines craintes et des certitudes que je n'avais pas la dernière fois que tu m'as serré dans mes bras.

De là-bas tu sais qu'aujourd'hui je sais parfaitement conjuguer le verbe "aimer" à tous les temps, mais grace à cette fille, surtout au présent et au futur et que j'en connais la véritable signification quand je la regarde...

Mais suis-je l'ami, le frère ou l'amant qui est capable de donner assez pour que l'on accepte et pardonne mes erreurs ou mes manques ?

J'aurais tant aimé qu'un soir, quand la voûte céleste aurait brillé de mille feux, pouvoir te poser toutes ces questions, entendre ta voix me raisonner ou me gronder s'il le fallait.
Mais je n'ai plus que ton lourd silence et ce manque de toi pour accompagner ces nuits estivales...

Malgré ces sept années, je continue à t'aimer, différemment, imparfaitement, perdu entre douleur et joie, entre regrets et souvenirs fabuleux, mais d'une certaine façon dans notre relation si particulière à présent, je ne fais que continuer ce que toi tu as si souvent accepté : t'aimer sans retour...même si je sais que quelque part l'amour que tu m'as toujours porté, survit, mais presque inaudible, impalpable.

Tes bras et tes doux baisers affectueux me manqueront toujours, à présent, crois-moi, je regrette tant toutes ces fois où je les ai fuis.

Je n'ai pas été le fils que tu espérais, je n'ai pas été l'ami que l'on attendait, je n'ai pas été le frère rêvé, je n'ai pas été l'amant irremplaçable, mais j'ai toujours aimé sans compter, sincèrement, malgré mes imperfections, mes maladresses ou mes erreurs...

J'espère que tu le sais, j'aimerais tant que tu le crois...


J'allais oublier, bon anniversaire...

jeudi 5 mai 2011

Dead memories


 
 
Je n'arrive plus à me concentrer, réfléchir, penser, me débattre sans choisir.
Il y a ce voile putride qui enveloppe mon esprit aphone, simple linceul d'amertume
Cette chair putréfiée qui empoisonne mon cœur, lourd sarcophage de regrets
Ces longs doigts invisibles qui s'enfoncent dans mes veines infectées et battantes.
Mes pas sont trop lents et trop lourds, pour rattraper le temps perdu, égaré si loin.
Arracher d'un cri, d'un larme ou d'un rire les fils de mes vieilles cicatrices suintantes
Gratter la surface, retourner la peau aux stigmates honteuses et encore brulantes
Bloc chirurgical, aliénation stérilisée, se vider encore un peu plus de l'autre moi.
Saisir ma tête entre mes mains et secouer jusqu'à quitter l'orbite terrestre d'un regard
Vertigineux voyage au fond de mes pensées, ne pas se perdre pour se retrouver
Phobie ou désir tout est enchevêtré, enlacement des sentiments jusqu'à la cécité
Je n'arriver plus à distinguer ce qui me fait mal ou ce qui me procure du plaisir
La surface de la frontière semble troublée dans ces océans d'émois et de manques
Déséquilibre sans aucun sens, la vérité est ailleurs, l'avenir emmuré dans mon crâne
Mais comment vivre écartelé au milieu de ces éléments effrayants et tourmentés ?
Je ne sais plus comment penser, plus aucun moyen de me diriger ou me repérer
Juste tendre les bras pour anticiper la chute, encaisser les coups et se soumettre
D'amies, d'amantes, d'ennemies, qui frappera la première quand les ténèbres seront là
Que la pénombre me caressera l'échine, d'un souffle chaud ou d'un murmure rauque
Juste avant que l'amnésie passagère vienne à mon secours ou me condamne encore.
 

(Librement inspiré de la chanson "Dead memories" du groupe Slipknot)